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Bilan lecture - Avril 2021

Avril a été marqué par une nouvelle étape dans mon travail de thèse : la rédaction. Mais elle n'a pas pris le pas sur mes lectures, ça, non! J'ai même découvert de nouveaux coups de coeur, ce qui m'avait grandement manqué le mois précédent.


L'Historienne et Drakula, d'Elizabeth Kostova · 2005 (2006)


Pour accompagner le début de la rédaction de ma thèse, j'ai cherché un livre qui m'encourage dans mes aventures académiques et me donne la force d'avancer. Pour cela, j'ai jeté mon dévolu sur le genre de la "dark academia", et un roman que je réservais pour l'automne, mais doux Eru, j'ai bien fait de le choisir! L'Historienne et Drakula est un parfait mélange de passion pour des sujets obscurs, d'atmosphère universitaire et gothique, avec une tonne de voyages qui ont assouvi ma soif de nouveaux horizons en ces temps de confinement.


Les personnages principaux ne sont pas trop nombreux, de sorte que même si l'histoire est séparée en 3 périodes différentes (les années 1930, 1950 et 1970), je n'ai eu aucun mal à suivre chaque récit, ce qui pour moi tient du miracle! Chacun tourne autour d'historien.ne.s ou d'historien.ne.s en devenir qui découvrent des mystères autour du personnage de Dracula. Comme la taille du livre le laisse supposer, le rythme n'est pas trop rapide et laisse la place à des descriptions enchanteresses de tous les lieux que les protagonistes visitent à travers l'Europe et un morceau des Etats-Unis. Ce livre a vraiment apaisé mon besoin d'évasion et m'a mis dans l'état d'esprit parfait pour mes recherches académiques!


CW: torture, mort d'animaux, vampirisme (est-ce bien un TW?).


un exemplaire du livre posé sur un meuble en bois à côté d'un bouquet de fleurs séchées, avec un tissu aux tons chauds à l'arrière-plan.

The Tea Dragon Society, de Kay O'Neill · 2017


Est-il possible d'aimer un livre plus que j'aime celui-ci? Pas sûr. Ce roman graphique à propos d'une jeune forgeonne qui découvre l'existence des dragons-thé est la mignonitude incarnée et vous réchauffera le cœur. Il est plein de jolies représentations dans une palette toute douce avec pleins de motifs floraux, et est-ce que je vous ai parlé des dragons-thé?


Une main blanche tient un exemplaire du livre contre un fond de planches.

La Grâce des Rois, de Ken Liu · 2015


Tout d'abord, je tiens à saluer la diversité et le scénario de ce livre. C'est une parfaite alternative à G.R.R. Martin. A présent, voyons ensemble pourquoi j'ai failli lancer ce livre à travers la fenêtre, vous voulez bien? Lectrice en colère à suivre!


C'est assez éclairant qu'au moment où j'ai recherché une citation à propos des femmes dans ce livre, je n'ai pas réussi à remettre la main dessus. Je vais paraphraser (sans divulgâcher). C'est une scène au cours de laquelle des soldats (des hommes) insultent d'autres soldats (d'autres hommes) en déclarant que les premiers sont des femmes. La scène s'éture jusqu'à ce qu'un des personnages dise : "Les femmes constituent la moitié de la population. Pourquoi devrions-nous avoir honte de leur être comparés?" Si seulement l'auteur de ce livre avait gardé cette idée en tête lui-même!


Je n'en peux plus de ces romans de fantasy qui présentent une construction de monde délicieusement complexe mais remplie de sexisme. Comment peut-on imaginer un monde avec des navires volants aux voiles de soie et de superbes combats aériens entre acrobates conduisant des cerfs-volants, mais pas un monde où les femmes seraient les égales des hommes? Pourquoi, dans les romans de fantasy, les femmes en sont-elles réduites à s'occuper des enfants, faire la cuisine ou vendre leur corps? Pourquoi les femmes doivent-elles mourir pour donner aux hommes des raisons de se battre?


Ces problèmes ne sont pas spécifiques à La Grâce des Rois, bien sûr. Mais quand un auteur est célébré pour sa créativité, j'en attends forcément plus. Plus que ce que la fantasy a sans cesse répété à ses lectrices. Dans ce livre de 620 pages, il ne faut pas s'attendre à ce que le seul personnage féminin intéressant qui arrive page 466 fasse oublier en 150 pages les 466 précédentes. Selon moi, ça ne fonctionne pas comme ça. Si vous voulez imaginer un monde d'intrigues politiques et de batailles épiques, alors ayez des femmes générales, soldates, dirigeantes. Que les hommes partagent le soin aux enfants, la cuisine et le reprisage. Et ne me dites jamais, au grand jamais, que votre roman s'inspire de l'histoire parce que clairement si votre monde compte des dieux et des dragons alors clairement c'est vous qui êtes aux commandes.


Ken Liu fait dire à un de ses personnages féminins (je paraphrase) : "Je n'ai de valeur que du fait de ma proximité avec *lui*". L'auteur passe son temps à pointer du doigt le problème. Essaie-t-il de le résoudre pour autant? Non! Désolée de me plaindre en long, en large et en travers mais ce livre m'a rendue furieuse.

Sur ce, je retourne lire Le Prieuré de l'Oranger ou Le Chant des Cavalières.


CW: maltraitance d'enfants et d'animaux, mort d'enfants et d'animaux, sang, mort, génocide, deuil, kidnapping, meurtres de masse, misogynie (sans déc'), meurtre, violence sexuelle, sexisme (ah bon?), esclavage, torture, violence.


Une main blanche tient un exemplaire du livre au-dessus d'un bouquet de fleurs jaunes.

Adapting Tolkien, édité par Will Sherwood · 2021


Le mois d'avril a été marqué par la publication de mon tout premier article!


C’est un immense pas en avant pour moi, mais je voulais juste rappeler une chose que, peut-être, vous ne savez pas. Avant tout, je veux qu’il soit clair que je n’ai aucune rancune envers la maison d’édition d’Adapting Tolkien. A ma demande, ils ont même inclus des illustrations pour la toute première fois dans un de leurs ouvrages (un grand merci à l'équipe!).


Je pense plutôt à un problème d’ordre général : les auteurs d’articles académiques ne sont pas rémunérés pour leurs publications dans des ouvrages collectifs. Oui, vous avez bien lu. Pas un centime pour un article que j’ai passé environ quatre semaines à écrire et une à réviser. C’est tout à fait habituel dans le milieu académique, mais cela ne rend pas les choses acceptables pour autant.


un exemplaire d'"Adapting Tolkien est posé à la verticale au bout d'une étagère. Sur le mur à côté est accroché le calendrier Tolkien 2021, avec une image par John Howe. Quelques feuilles vertes dépassent du coin inférieur droit de la composition.


Seul sur Mars, d'Andy Weir · 2014


Doux Eru, ce livre est un *régal*. J'étais un peu méfiante en le commençant étant donné que, bon, lire l'histoire d'un astronaute échoué sur Mars et vivant dans un espace confiné, n'est pas franchement le genre d'échappatoire littéraire que je recherche, mais j'avais un bon pressentiment. Andy Weir a pulvérisé mes attentes.


Seul sur Mars est avant tout une histoire d'espoir. D'espoir malgré tout. Oui, le héros est confiné - il ne peut pas sortir, du moins pas sans sa combinaison. Oui, il est menacé de mort presque au quotidien tout en étant loin de ses amis et de sa famille. Mais il y a tellement d'espoir, et une touche d'humour, que je me suis sentie dynamisée plutôt qu'angoissée. J'ai même ri tout haut à l'une de ses blagues, et laissez-moi vous dire que je n'avais pas ri tout haut grâce à un livre depuis bien longtemps. Mark Watney n'est pas parfait. Il est humain. Et même si certains personnages font preuve de sexisme intériorisé, le livre lui-même n'est pas sexiste à mon sens. *Insérer un regard en biais vers La Grâce des Rois*. Si vous êtes en manque d'une lecture qui vous ravigotera, permettez-moi de vous suggérer celle de cette homme qui fait de son mieux pour ne pas mourir. Et puis, pour les amateurs de Sam Gamgee / Mr Wickham, il y a des patates.


une main blanche aux ongles peints tient un exemplaire du livre ouvert à la page de titre, à côté d'une boussole dorée.


Les Guerriers de Glace, d'Estelle Faye · 2018


Alduin et Lena vivent tranquillement dans leur village de montagnes, sans se préoccuper de la menace des terrifiants Guerriers de Glace qui visitent les villageois tous les 8 ou 10 ans et emportent une prisonnière avec eux à chaque fois. Pour les enfants, ce ne sont que des choses du passé. Mais quand Lena est désignée comme tribut pour éloigner les créatures, les deux amis doivent trouver le courage de défier l'autorité pour sauver leurs vies.


Estelle Faye écrit ici une charmante histoire d'amitié. J'ai grandement apprécié la façon dont elle tort le cou aux clichés du début de l'histoire. Les rebondissements parleront, je crois, à un lectorat très varié en terme d'âge. En plus, le livre est largement illustré d'images en deux tons qui insuffle encore plus de vie dans le récit. Le vocabulaire est riche et équilibré par une syntaxe simple, ce qui en fait un joli moyen d'enrichir son vocabulaire pour des enfants ou des adultes qui apprenent le français (clin d'œil à mes ami.e.s anglophones).


un exemplaire du livre devant une pile de livre dont seule la gouttière est visible.

Un Eclat de givre, d'Estelle Faye · 2014


Dans un Paris post-apocalyptique, Chet, chanteur de jazz, survit entre scènes et boulots douteux. Il est hanté par le souvenir d'un amour perdu, dont il cherche des échos dans ses conquêtes d'un soir. Pendant ce temps, Paris est aux prises avec une nouvelle drogue qui fait oublier à ses consommateurs la chaleur étouffante, et Chet se retrouve entraîné contre son gré dans un conflit qui le dépasse.


Le deuxième roman d'Estelle Faye est élégant, sensuel et sombre. Sa prose est superbe, et compense largement le scénario légèrement répétitif, scandé par les blessures de Chet. Un autre de ses grands points forts est son protagoniste travesti, dont la voix singulière résonne longtemps après que le livre soit refermé.


Note : pendant les premiers chapitres, j'avais en tête "La Complainte de la Butte" de Rufus Wainwright.


Rep : personnage principal bisexuel, personnage secondaire gay.


CW : addiction, sang, horreur corporelle, drogues, contenu médical, sexe, torture, violence.


un exemplaire du livre enveloppé dans une écharpe aux tons ocres.


L'Île au Manoir, d'Estelle Faye · 2018


Une nuit, le jeune Adam entend une voix qui l'appelle. Une fille sur la plage l'implore de l'aider, mais quand Adam arrive, il ne trouve qu'une clé mystérieuse. Une tempête approche de son île, et toutes sortes d'évènements étranges s'accumulent. Est-il possible que la clé, la fille et la tempête soient liées? Adam peut-il sauver son île?


Voici un autre livre jeunesse charmant avec un solide petit groupe d'amis, sur une île au large des côtes françaises. Le décor est légèrement gothique et inquiétant, et bien que la prose soit plus simple que dans Les Guerriers de Glace, de la même autrice, j'ai trouvé les personnages plus originaux. J'aurais aimé un peu plus de développement, mais c'est parce que je n'ai pas l'habitude de lire des livres jeunesse (ce que je m'attache à changer en 2021).


un exemplaire du livre posé sur un meuble en bois à côté d'un bouquet de fleurs séchées, avec un tissu aux tons chauds à l'arrière-plan.


L'Amie prodigieuse, d'Elena Ferrante · 2011 (2014)


Aimez-vous les livres avec de nombreux personnages?


Moi, non. Et quand j'ai ouvert L'Amie Prodigieuse, j'ai eu un mouvement de recul face à la liste des personnages. Mais j'étais aussi curieuse de lire ce livre au succès phénoménal, et de découvrir de quoi il s'agissait. J'étais curieuse de découvrir le Naples des années 1950 et les deux amies, Elena et Lila, qui ont captivé tant de lecteurices.


Finalement, sans surprise, je me suis perdue dans tous ces personnages, je n'ai pas aimé le style d'écriture et j'en ai eu assez de lire à nouveau une sorte de roman d'apprentissage. J'ai pourtant continué à lire parce que les pages se tournaient toutes seules et que j'aimais la façon dont l'autrice décrivait une amitié comme beaucoup d'autres - dont les membres grandissent ensemble, se séparent et se rejoignent à nouveau, sans savoir comment définir le lien qui les unit et sans vouloir ni pouvoir le couper.


Le livre est posé sur une chaise cannée ancienne, devant des rideaux bleu-gris.


Persuasion, de Jane Austen · 1818


Je n'avais pas lu de romans de Jane Austen depuis bien longtemps. L'année dernière, j'ai envisagé de relire Emma, mais je l'avais tellement détesté la première fois que la tâche m'a paru insurmontable. Je me souviens aussi avoir été vraiment triste en regardant l'adaptation BBC de Persuasion, mais quelques amies m'ont convaincue que je devais essayer de le lire, et elles ont eu raison. Certes, j'ai trouvé que le récit traînait en longueur, et le mélange de discussions sans fin et de mondanités m'a assez ennuyé, mais j'ai apprécié que l'héroïne ne soit pas une très jeune femme éblouie par son premier amour. J'ai trouvé qu'elle et le capitaine Wentworth étaient assez attachant, et même si j'aurais souhaité que le livre soit deux fois plus petit, moins grossophobe et élitiste, je suis satisfaite de l'avoir enfin lu.


La main et les pieds de la lectrice sur son lit encadrent une liseuse montrant la première page du livre. Une bougie et une paire de lunettes complètent la composition.

 

Pour des avis plus fréquents sur mes lectures, je vous invite à aller faire un tour sur mon compte Instagram (il n’est pas obligatoire de s’inscrire) : https://www.instagram.com/mariebreta/


Qu'avez-vous lu en avril?

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