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Photo du rédacteurMarie B.

Bilan lecture - Avril 2023

En avril, en plus d'être le mois de mon anniversaire, j'ai relancé mon défi #LisonsCettePal sur Instagram, avec de nouvelles catégories. Ce défi est censé courir sur deux mois. Il se trouve que je l'ai terminé en un seul mois. Voilà voilà. Et oui, je vais sûrement doubler le défi en mai.


une photo très sombre montrant une pile de livres la tranche en avant, sur laquelle est superposée un texte en lettres blanches déclinant le titre du défi et les catégories.


The Raven King, Maggie Stiefvater · 2016


A ce stade de la série, je fais entièrement confiance à l'autrice pour me livrer la fin parfaite, et je l'ai eue avec The Raven King. C'est rare que je lise une série jusqu'au bout. Je m'arrête souvent après le premier tome. Mais quand j'ai lu The Raven Boys pour la première fois, j'ai senti que j'avais trouvé quelque chose de spécial et j'ai trouvé des exemplaires d'occasion des tomes 2 à 4 avant d'attendre patiemment que le temps soit venu de les lire quelques années plus tard. 2023 a été ce moment.


Même au bout du tome 4, Maggie Stiefvater tisse le familier et l'inattendu. Je ne vais rien dévoiler, mais il y a des bribes d'horreur ici qui m'ont fait frissonner. Et pourtant, je les ai trouvées parfaites pour l'histoire. Je suis très satisfaite du dernier tome de cette série étrange, difficile à saisir, dont les personnages sont si attachants et si humains. Je rendrai à nouveau visite à Cabeswater à l'avenir, c'est sûr.


Rep : personnage gay, personnage bisexuel.


CW : si vous avez survécu jusqu'ici, vous n'avez rien de particulier à craindre.


le livre, sur un fond sombre, est encadré par deux pieds vêtus de chaussettes dont le motif est inspiré de William Morris.

Upstream, Mary Oliver · 2016


Ce recueil d'articles, que j'ai acheté à moitié pour l'autrice et, soyons honnête, à moitié pour la couverture, prend racine dans l'amour profond de Mary Oliver pour le monde naturel. Elle jette un regard plein d'émerveillement sur ce qui l'entoure et remarque les moindres détails de la vie animale et végétale avec un régal assez communicatif. Elle entrelace ses observations avec des pensées sur la créativité en général et sur la poésie en particulier. Certains essais sont consacrés à des écrivains qu'elle admire (Emerson, Poe, Wordsworth, Whitman) et mêlent leus biographies et la lecture toute personnelle que l'autrice fait de leurs œuvres. Je crois que Mary Oliver pourrait écrire sur n'importe quel sujet et en faire une expérience agréable, mais j'ai quand même eu du mal avec ses descriptions d'animaux maltraités ou tués et sa vénération d'un auteur qui a épousé sa cousine de 13 ans (spoiler : c'est Poe).


CW : douleur et mort d'animaux (tout un article est consacré à la pêche et à la préparation des poissons), mention du mariage d'une enfant.


une main blanche tient le livre, dont la couverture porte la photo d'une forêt et un lettrage blanc et fin, devant un buisson aux feuilles sombres et aux fleurs blanches.

Le Cœur est un chasseur solitaire, Carson McCullers · 1940


1939, une petite ville du sud des Etats-Unis. Une poignée de personnages nous prête son point de vue : un tenancier de bar, une jeune adolescente, un médecin noir, un nouveau-venu avec un problème d'alcool et l'employé muet d'un bijoutier. Ensemble, ils dessinent un portrait complet de cette ville moyenne dans toutes sa complexités et ses difficultés quotidiennes, pendant que chacun.e se confronte à ses propres démons et nourrit son désir d'autre chose.


Je dois admettre qu'il m'a fallu beaucoup, beaucoup de temps pour entrer dans ce livre, tellement que pendant les 150 premières pages je me suis demandée si cela valait vraiment la peine de continuer. Quelque chose dans le style m'empêchait de lire avec fluidité, bien qu'il n'y ait pas de mots particulièrement complexes ou de tournures spécifiques à l'époque à laquelle le livre a été écrit. Et puis, sans que je m'en rende compte, je me suis attachée à ces personnages bourrés de défauts. Ils sont très différents les uns des autres, mais l'autrice a merveilleusement réussi à donner une voix bien personnelle à chacun. Je ne peux pas dire si la représentation du handicap est bonne ou pas, en particulier dans les premières pages où elle s'entrecroise avec la représentation d'un personnage gros.


Dans l'ensemble, bien que l'histoire et les personnages soient ancrés dans leur époque, ce livre a une qualité intemporelle, par les thèmes tristement actuels qu'il aborde (voir les avertissements de contenu). Il y a quelques passages éprouvants, mais ils sont rapides et le changement régulier de point de vue rend les choses plus faciles à supporter. Finalement, cela n'a pas été un livre facile à lire pour plusieurs raisons, mais je suis contente d'avoir tenu bon. Ce n'est pas un favori, mais je peux le cocher dans ma liste de classiques.


CW : racisme, alcoolisme, grossophobie, violence armée impliquant des enfants, suicide, mentions (sans description) de violence domestique, d'abus sur mineurs et de violence policière raciste.


le livre émerge de la poche d'une robe dans un tissu noir et blanc à larges fleurs.

Le Souffle de la hyène, L'Autre tome 1, Pierre Bottero · 2006


L'écrivain que j'adore détester est de retour dans ma PàL! Je plaisante. Vraiment? Je n'ai pas eu beaucoup d'affinité avec les livres de Bottero dans le passé, mais c'était principalement une question de goût. Je suis sûre que son lectorat dévoué sera parfaitement satisfait de cette autre trilogie, jusqu'ici sans lien avec La Quête d'Ewilan. Voici certaines choses que les deux ont en commun :

  • un duo d'adolescents, l'un riche, l'autre pauvre, les deux avec des pouvoirs extraordinaires

  • au moins un des protagonistes est orphelin

  • de l'action à gogo

  • un autre monde à un pas du nôtre

  • un coup de foudre mutuel, mais la fille est réticente.

A cela, Le Souffle de la hyène ajoute un complot mondial et une sorte de maison enchantée qui semble sans limites (j'ai adoré cette partie). C'est le genre de livres qui demande très peu d'espace mental, et qui est donc super à avoir sous la main. On n'a pas toujours besoin de personnages sans lesquels on n'envisage pas de vivre, ou d'enjeux qui nous tiennent éveillés jusqu'au bout de la nuit. Je suis toujours gênée par le regard que Bottero porte sur ses personnages féminins, mais ses livres sont parfaits pour se tenir à jour de ses objectifs de lecture.


CW : mort de parents, violence.


le livre est posé sur un tapis à motifs beige et rose.


Dans la forêt, Jean Hegland · 1996


Deux sœurs, Eva et Nell, poussent dans la forêt auprès de leurs parents. Jusqu'à leur adolescence, le monde persiste tant bien que mal, mais il finit par s'effondrer au-delà de la frontière formée par les bois. Face aux dangers et aux crises qui menacent leur solitude, les deux jeunes femmes plongent plus profondément leurs racines dans le sol et tiennent bon. Mais jusqu'à quand?


J'ai trouvé ce roman éblouissant. J'en avais entendu parler et il m'avait intrigué lors de la parution de sa traduction française en 2017, mais sans plus. Finalement, c'est sûrement mieux que j'aie attendu pour savourer d'autant plus la prose sensible, fluide, qui étend ses ramifications depuis le cœur de ses protagonistes jusqu'à celui du lectorat. L'autrice refuse d'élargir le cadre et de nous dire vraiment ce qui se passe au-dehors, pour mieux nous faire ressentir les moindres instants que vivent Nell et Eva. Loin d'être claustrophobe, le récit croît et décroît au fil des jours et des saisons. La chronologie, d'abord confuse, se distingue finalement entre un passé où les épisodes se mêlent et un présent où tout compte et où l'intime et la nature ne font qu'un. Il y a des thèmes et des scènes éprouvants, mais j'ai trouvé qu'ils étaient amenés avec douceur et traités de manière sensible. Une superbe expérience de lecture.


CW : maladie terminale, mort d'un parent, deuil, agression sexuelle, pensées suicidaires, blessure décrite en détail, scène de chasse.


un ebook montrant la couverture du livre illustrée dans des tons dorés, repose sur un lit de feuilles mortes.

A Conspiracy of Truths, Alexandra Rowland · 2018


Chant est en prison. Le mérite-t-il? Il jure que non, mais des gens importants sont à peu près surs que oui, et dans cette ville où il vient d'arriver, il est difficile de naviguer les eaux troubles de la justice. En particulier quand elle implique autant de paperasse. Mais Chant a un ou deux tours dans son sac : c'est un conteur. Un excellent conteur. Espérons que cela lui sauve la vie.


Ce livre est un régal, bien qu'il ne soit pas vraiment ce à quoi je m'attendais. En relisant la quatrième de couverture une fois le roman terminé, je ne sais pas trop ce qui m'a égarée, parce que le résumé y est bien écrit. Mais parfois, on lit ce qu'on veut lire. Alors, au lieu du livre sombre et tout en atmosphère que je m'étais imaginé (en partie du fait de cette couverture exquise qui a justifié à 75% mon achat), j'ai eu un roman de fantasy judiciaire (un genre que je ne m'attendais pas à lire un jour) extrêmement bien écrit, avec peut-être un peu de trop de noms à mon goût, mais avec une excellente voix narrative grâce au personnage de Chant qui m'a amusée tout au long de ma lecture. Parce que oui, c'est drôle! Chant est un personnage comique dans le genre sarcastique, ce qui m'a agréablement surprise. Et la façon dont il tisse des contes à l'intérieur de sa propre histoire est merveilleuse.


Un effet inattendu de cet entrelacement narratif est que j'ai eu envie de relire La Mer sans étoiles. Je n'avais pas été enchantée par celui-ci en le découvrant, mais je sais très bien qu'il a un énorme potentiel, et je me vois bien l'apprécier plus lors d'une relecture.


Rep : les personnages sont tous noirs ou bruns, dans un monde queer.


le livre est posé sur une couverture sombre à côté d'une branche d'eucalyptus séché.


Meute, Karine Rennberg · 2022


Comment un livre peut-il être aussi violent tout en étant aussi mignon?


Nathanaël, Val, Calame. Trois hommes plus ou moins (très) paumés qui survivent tant bien que mal dans un monde où le principal moyen de communication est la violence. Chacun à sa manière, ils tentent de toucher l'autre autrement, de lui faire saisir l'humanité qui pulse en lui, quand bien même cette humanité est parfois dissimulée très profondément. Car certains d'entre eux sont des loups-garous, et leur quotidien est rythmé par la lune.


Je n'ai pas souvent lu des histoires de loups-garous, mais celle-ci m'a frappée par son originalité et sa puissance. C'est un roman violent, qui ne ménage pas ses personnages, et où règne une agressivité toute masculine. Pourtant, cette masculinité exacerbée n'est pas toxique, d'une façon ou d'une autre. Certes, elle se résout souvent par la violence, mais elle ne se départit pas d'une forme de respect envers l'autre. Et surtout, elle laisse la place à des relations vibrantes et des moments de douceur qui ressortent d'autant plus.


La narration à la deuxième personne demande quelques chapitres pour s'y habituer, et puis elle nous place juste à côté des personnages, à qui on s'adresse finalement comme à des amis qu'on a parfois envie de consoler ou de secouer, mais qui en tout cas ne laissent pas indifférents.


Rep : personnages queers (dont un homme gay, un homme aro/ace) et divers.


Je résume les avertissements de contenu fournis par l'autrice : nourriture et trouble alimentaire, chasse, violence physique, sang, blessures, meurtre, deuil, stress post-traumatique, mentions d'expériences médicales, de grossesse, de fausse couche et de classisme.


une main blanche tient une liseuse montrant la couverture du livre devant un buisson aux feuilles sombres et aux fleurs rosées à peine ouvertes.

Dans la forêt, Lomig · 2019


Sachant que j'allais avoir l'occasion de rencontrer cet auteur-dessinateur, je me suis empressée de lire son adaptation en BD de ce roman de Jean Hegland qui m'avait passionnée. Je n'avais pas spécialement d'attente : ce que j'avais préféré dans le roman, c'était la prose, qui est la première chose à disparaître dans une adaptation visuelle. Et effectivement, la BD couvre l'essentiel des évènements de façon assez rapide, ce qui m'a retenue de m'immerger aussi profondément que je l'avais fait dans la version originale. Il reste que j'ai adoré les paysages crayonnés par Lomig : ses vues de la forêt sont vraiment superbes, et si j'ai moins apprécié son dessin des personnages, c'est surtout parce que je suis très difficile dès qu'on parle d'illustration.


Au final, même si je n'ai pas été touchée par ce livre, je suis impressionnée par le travail que demande un tel projet, et je salue le travail du scénariste-dessinateur.


CW : maladie terminale, mort d'un parent, deuil, agression sexuelle, pensées suicidaires, blessure décrite en détail, scène de chasse.


Le livre, agrémenté de branches d'eucalyptus, est posé sur un fond sombre.


A Phoenix First Must Burn, édité par Patrice Caldwell · 2020


Ce recueil de nouvelles est sous-titré "Stories of black girl magic, resistance and hope", et c'est exactement ça, ce qui fait de lui un régal à lire. Il y a tout un panel de genres représentés ici, de la science-fiction à la fantasy mythique en passant par l'urbain fantasy, avec pour point commun de jeunes femmes noires qui prennent leur destin en main. Ces histoires optimistes sont ancrées dans l'expérience noire, et je ne peux qu'imaginer à quel point ce recueil fera du bien au lectorat noir.


Les livres de ce type sont parfaits pour découvrir de nouvelles voix ou retrouver des auteurs favoris dans un format différent.


Il y a dans celui-là des textes d'Elizabeth Acevedo, Amerie, Patrice Caldwell, Dhonielle Clayton, J. Marcelle Corrie, Somaiya Daud, Charlotte Davis, Alaya Dawn Johnson, Justina Ireland, Danny Lore, L.L. McKinney, Danielle Paige, Rebecca Roanhorse, Karen Strong, Ashley Woodfolk et Ibi Zoboi.


Rep : les récits sont menés exclusivement par de jeunes femmes noires d'environ 17 ans, dont beaucoup sont queers (principalement lesbiennes / bi).


CW : les histoires sont trop différentes pour en lister les avertissements de contenu, mais il est largement question de racisme, de sexisme et d'esclavage. Il y a une mention d'HP.


le livre, dont la couverture montre une fille noire émergeant d'une fleur rosée, est posé sur une table en bois près d'un brin de rose séché. Un tissu à motifs aux tons chauds occupe l'arrière-plan.

A Prayer for the Crown-Shy, Becky Chambers · 2022


J'ai cette tradition de relire un livre favori le jour de mon anniversaire, ou un que je suis sûre d'adorer. L'an dernier c'était Drowned Country d'Emily Tesh, et cette année le deuxième volet des aventures de Dex et Omphale. Super queer, super réconfortant ; je recommande chaudement.


Une liseuse montrant la couverture du livre est posée contre une pile de livres tournés vers l'arrière de sorte que leurs gouttières sont visibles. Une branche d'eucalyptus passe devant la composition.

 

Pour des avis plus fréquents sur mes lectures, je vous invite à aller faire un tour sur mon compte Instagram (il n’est pas obligatoire de s’inscrire) : https://www.instagram.com/mariebrunelm/.


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