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Bilan lecture - Janvier 2021

Janvier a été un mois de nouvelles intentions et de choses à essayer. Parmi elles, une sorte de PàL mensuelle pour m'aider à équilibrer mes lectures et réduire la pile de livres qui attend sur mes étagères. J'explique déjà tout dans mon article sur mon BuJo (cliquez pour le lire) donc je ne vais pas y revenir en détails, mais en résumé je prévois de lire non pas des titres spécifiques mais plutôt des catégories : un livre d’un.e auteurice de couleur, un livre LGBTQ+, un livre en lien avec Tolkien, un essai et un livre de ma pile à lire. Il s'est trouvé que j'ai lu plus que d'habitude en janvier, donc je suppose que mes plans ont tenu au moins un mois!


The Hobbit Sketchbook, d'Alan Lee · 2019


Début janvier, pour reprendre tranquillement le chemin de ma thèse, j'ai relu deux livres d'art. Le premier, je pense, nécessite peu de présentation. Alan Lee y plonge dans les illustrations et les croquis réalisés à la fois pour l'édition de 1977 du Hobbit et pour la trilogie cinématographique de Peter Jackson entre 2012 et 2014. C'est le compagnon parfait du Cahier de croquis du Seigneur des Anneaux, le livre que j'ai peut-être le plus lu de ma bibliothèque.



Une Tapisserie pour Tolkien, de Cor Blok · 2011


Ce livre d'art est le deuxième que j'ai lu pour me remettre au travail sur ma thèse après les vacances. Cor Blok est un artiste hollandais qui a découvert Le Seigneur des Anneaux peu après sa publication, dans les années 1950, et s'est embarqué dans la création d'"images pour accompagner" le texte. Entre 1958 et 1962, il a peint plus de 140 tableaux avec une technique très originale à base de gouache et de couches de papier de soie. Blok a rencontré J.R.R. Tolkien lui-même en 1961, et l'auteur a acheté plusieurs de ses œuvres. L'art de Blok est d'un minimalisme réjouissant. L'artiste souhaitait retirer de l'image tout ce qui pouvait l'être. Il en résulte des œuvres remarquablement lisibles, qui jouent sur les textures dans une palette de couleurs assourdies.



The Black Tides of Heaven, de Neon Yang · 2017


J'ai bien commencé l'année avec mon premier livre de fiction de 2021! Dans ce roman de fantasy asiatique et queer, Neon Yang nous invite à rencontrer Mokoya et Akeha, des enfants jumeaux qui grandissent et se séparent dans un monde où magie et science se mêlent.


J'ai aimé beaucoup de choses dans ce livre. Tout d'abord, c'est une novella, ce qui signifie qu'il se classe dans la fourchette basse de la taille d'un roman, mais il ne rattrape pas sa petite taille en empilant les scènes d'action. Le projecteur est braqué sur les personnages, et les scènes les plus importantes sont liées à leurs sentiments et leur découverte d'elleux-mêmes.


Ensuite, il y a une fabuleuse représentation d'identités de genre et d'orientations sexuelles, que j'ai trouvé rafraîchissante et bienvenue.


Enfin, mais non des moindres, la construction de monde était à la fois complexe et pas du tout écrasante, ce qui est probablement ce qui m'a le plus impressionnée. Neon Yang crée un mélange original d'éléments historiques de notre monde (l'un des lieux s'inspire de la Cité Interdite, le système de magie s'inspire des cinq éléments)  et d'éléments complètement originaux. Tout est tissé finement dans le récit sans que l'on voit les coutures.


The Black Tides of Heaven est le premier tome d'une série en 4 tomes dont le deuxième volume est The Red Threads of Fortune. A la fin du premier, il était évident que tous les arcs narratifs ne trouveraient pas leur conclusion. Je suppose que la seule chose qu'il me reste à faire est de mettre le tome 2 dans ma PàL, ou d'attendre pour l'édition en un volume prévue pour la fin de l'année.



Porcelaine, d'Estelle Faye · 2018


Dans son histoire divisée en trois époques comme autant d'actes d'une pièce de théâtre, l'autrice entremêle les destins de Xiao Chen, Pieds-de-cendre, Brume de rivière et Li Mei. Le premier, fils de potier, est contraint de fuir son village suite à une malédiction. Il s'engage auprès d'une troupe de comédiens ambulants avec qui il déambule dans la Chine du IIIème siècle et au-delà.


J'ai trouvé cette histoire très agréable à lire. Au-delà d'une scène d'ouverture assez classique qui m'a évoqué Le Clan des Otori, Estelle Faye dessine une fresque originale qui puise dans l'histoire et les légendes de la Chine. Le ton est presque celui d'un conte, du fait des éléments surnaturels très bien dosés, et les personnages sont fouillés.


J'ai cependant eu des réserves quant aux descriptions de ceux-ci, et à l'importance de la beauté physique qui est sans cesse rabâchée. Certes, c'est un thème important de l'histoire, qui rappelle par moment La Belle et la Bête, mais cela manquait un tout petit peu de subtilité à mon goût. J'ai également un peu tiqué sur la désignation parfois répétitives des personnages, mais cela se perdait le plus souvent dans un style élégant, à la fois simple et évocateur. J'ai été friande de tous les détails de la vie d'une troupe itinérante, qui nous plonge vraiment au cœur du quotidien des personnages.



La Fraternité de l'Anneau, de J.R.R. Tolkien (traduction de Daniel Lauzon) · 1954


Ceci marque ma quatrième explorations du Seigneur des Anneaux, grâce à une lecture commune organisée sur Instagram. Malgré toutes les conversations et les années d'étude pour mon Master et mon doctorat en cours, toutes les séances cinéma et l'excitation globale de la fan que je suis, chaque relecture met en avant un élément différent, et je me laisse surprendre par des passages auxquels je n'avais pas prêté attention jusqu'alors. Par exemple, celui-ci dans le chapitre de Tom Bombadil:

Il leur raconta alors maintes histoires remarquables, parfois presque comme s’il se parlait à lui- même, parfois en fi xant tout à coup sur eux un oeil bleu et brillant sous des sourcils saillants. Souvent sa voix se muait en chanson, et il se levait de son fauteuil pour danser de côté et d’autre. Il leur contait des histoires d’abeilles et de fl eurs, leur parlait des usages des arbres et des étranges créatures de la Forêt, de choses mauvaises et de choses bonnes, de choses amies et ennemies, cruelles ou bienveillantes, et des secrets cachés sous les ronces. À mesure qu’ils écoutaient, ils comprirent peu à peu les vies de la Forêt, autres que les leurs, au point de se sentir eux- mêmes étrangers là où toutes les autres choses étaient chez elles.


Les Nuages de Magellan, d'Estelle Faye · 2018


Pirates. Queer. Science-fiction.


La première réaction que j'ai eue, après quelques chapitre, a été : "ça, c'est le livre que je rêve d'écrire". Les Nuages de Magellan s'est révélé être exactement le livre que j'attendais. Je m'étais emballée toute seule à l'idée de le lire, mais au final il a dépassé mes attentes à toute vitesse et s'est envolé vers l'espace.


Ce livre raconte l'histoire de Dan, une jeune serveuse, parfois chanteuse, qui déniche la notoriété là où elle ne l'attendait pas. Elle se retrouve pourchassée à la suite d'une soirée dont elle se souvient à peine, et trouve refuge sur le vaisseau de Mary. Mary est une sorte de pirate de l'espace, qui a passé une grande partie de sa vie à fuir et cache au fond de sa mémoire la trace d'une planète légendaire. L'une fuit son foyer, l'autre essaye de le retrouver.


Ce. Livre. Est. Tellement. Bien! C'est rare que j'aie du mal à m'arrêter de lire, mais celui-ci a été difficile à poser. Les personnages sont attachants et variés, le monde est juste assez riche pour receler des surprises, sans me noyer sous des informations que je n'avais pas le temps d'assimiler. Les thèmes des souvenirs, de famille de bric et de broc, d'amitié sans frontières, étaient traités à la perfection. J'aimerais tant que ce livre soit traduit en anglais! Pour des impressions similaires, je conseille chaudement L'Espace d'un An de Becky Chambers (avis ici: cliquez).



Le Prince et la Couturière, de Jen Wang · 2018


Dans ce roman graphique tout en réconfort, on rencontre Francès, une jeune couturière qui travaille dans un atelier parisien. un jour, après avoir créé une robe scandaleuse pour une cliente, elle est recrutée par une princesse de passage qui lui commande des costumes fabuleux. Mais le jour de leur rencontre, Francès découvre que la princesse n'est autre... qu'un prince.


Jen Wang a écrit et illustré une histoire pleine d'entrain, belle et inspirante, qui parle de nos rêves et des sacrifices que l'on est prêt.e à faire pour les atteindre. Les deux personnages principaux sont fouillés, et c'est un plaisir de les voir évoluer au fil des pages colorées tout en légèreté. Au-delà de l'histoire enchanteresse, j'ai adoré la palette chaleureuse et l'équilibre entre les vignettes et l'espace négatif, qui fait vraiment respirer les images. Un livre absolument charmant à mettre entre toutes les mains.



Le Grand Meaulnes,  d'Alain-Fournier · 1913


Ce classique m'a été chaudement recommandé comme un savoureux mélange de réalisme et de merveilleux.


On y découvre l'amitié entre le narrateur adolescent, François, et  Augustin, le "grand Meaulnes" qui débarque dans sa vie avec la nonchalance d'un garçon plus âgé. De fascination à attachement puis détachement, leur relation évolue dans le cadre champêtre du Cher rural.


Je ne peux pas dire que ce roman m'ait fascinée, mais j'ai apprécié les lents moments de contemplation, et l'intrusion du fantastique dans ce récit très réaliste. Car il s'agit bien de fantastique et non de merveilleux : on ne quitte jamais la campagne française, mais les personnage semblent par instants passer dans une réalité plus colorée, dans les environs d'un château où se déroule une fête fabuleuse.


L'atmosphère de profonde mélancolie et d'incertitude m'a parfois fait penser au film d'Hiromasa Yonebayashi, Souvenirs de Marnie. Et, comme la personne qui m'a recommandé le livre m'a avoué ensuite n'avoir pas réussi à lire Le Seigneur des Anneaux, je dirais justement que j'ai trouvé beaucoup de points communs entre les premiers chapitres de La Fraternité de l'Anneaux et le roman d'Alain-Fournier : les descriptions de la campagne intacte, le goût pour la nature, l'intrusion du fantastique... Et après on va m'accuser de voir Tolkien partout.



A Land of Light and Shadow, de Stephanie Ascough · 2020


Une jeune princesse sur une terre bordée par un ravin dangereux. Des tremblements de terre inexpliqués et des silhouettes qui hantent les recoins du champ de vision d'Ardin.


Ce livre commence assez joliment, avec un casting varié mené par une princesse noire handicapée (elle a perdu la vision d'un œil). Pour un jeune lectorat, je trouve qu'il est charmant. Il y a du mystère, une amitié toute mignonne, et une héroïne studieuse qui a confiance en son savoir, malgré ses doutes liés à son handicap. J'ai aimé que cette facette de son personnage ne soit un problème pour aucun des autres protagonistes. Tout le monde l'accepte telle qu'elle est. Malheureusement, le livre dans son ensemble n'a pas retenu mon attention suffisamment pour que je le termine. La nouveauté introduite par le personnage principal ne m'a pas suffit, étant donné que le reste de l'histoire était très classique dans ses thèmes. Je le recommande en revanche pour des lecteurs et lectrices jusqu'à 12 ans (l'âge de l'héroïne) et des personnes au-delà de 12 ans qui chercheraient une lecture réconfortante!

 

Pour des avis plus fréquents sur mes lectures, je vous invite à aller faire un tour sur mon compte Instagram (il n’est pas obligatoire de s’inscrire) : https://www.instagram.com/mariebreta/


Qu'avez-vous lu en janvier? Avez-vous des intentions de lecture pour cette année?

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