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Bilan lecture - Mai 2021

Comme Avril, Mai a démarré sur les chapeaux de roues avec un nouvel, immense favori! Ce dernier m'a d'ailleurs fait ignorer la règle selon laquelle je lis rarement le deuxième tome d'une série tout de suite après le premier. Un favori de l'an dernier, par exemple, était The Raven Boys de Maggie Stiefvater, mais je n'ai toujours pas lu la suite...


Six of Crows, de Leigh Bardugo · 2015


Enfin! J'ai enfin lu Le Livre. L'histoire a commencé en 2019 avec une hésitation pendant des semaines entre celui-ci et Shadow & Bone. J'ai lu Shadow & Bone, n'ai pas été impressionnée, et ai pensé ne pas m'embarrasser de Six of Crows. Puis la série a été annoncée, et a chatouillé mon intérêt. Les avis lecture ici et là m'ont laissé penser que peut-être je n'avais pas commencé avec le bon livre de Bardugo. Et c'était vrai! J'ai été embarquée dans les ruelles de Ketterdam aux côtés de cette troupe de hors-la-loi, et j'ai suivi avec appétit leurs aventures bariolées. Comme le dit le synopsis, c'est Ocean's Eleven dans un monde de fantasy, et en plus de ça le livre est queernormatif, divers et juste un régal. Il y a simplement une chose : dès le début que j'ai eu beaucoup de mal à croire que les personnages avaient 17 ans, donc dans ma tête je leur ai donné autour de 25. Ca m'a fait tiquer quand leur âge était rappelé, mais rien de bien gênant. Je suis ravie que mon livre numérique ait aussi Crooked Kingdom, la suite.


Il y a quelques trigger warnings, mais la plupart sont soit remis en question soit pas trop intense (à part peut-être la torture). Rien n'est tenu pour acquis, et j'ai trouvé ça réconfortant.


TW : addiction, maltraitance d'enfants, violence, cruauté envers un animal, mort d'un animal, confinement, torture, meurtre, enlèvement, armes à feu, drogue, mort d'un enfant, sang.


Une liseuse affichant la couverture du livre est posée sur une table à côté d'un bouquet de fleurs rouges et blanches dans un vase blanc.

Le Livre d'un été (Sommarboken), de Tove Jansson · 1972 (1978)


Dans une série de délicieuses vignettes, Tove Jansson raconte les étés qu'une grand-mère, un père et sa fille passent sur une île au large de la Finlande. Ce livre fait ressentir un peu les mêmes émotions que mes moments préférés dans les films de Ghibli - pas de tension, des activités quotidiennes rendues magiques par l'attention minutieuse qui leur est apportée, et le personnage pittoresque de la grand-mère qui a passé l'âge de s'inquiéter du qu'en-dira-t-on.


Un livre court et léger, parfait entre deux plus épiques!


Une main blanche tient le livre devant un buisson aux feuilles vert foncé.

Un Reflet de lune, d'Estelle Faye · 2021


Sept ans et quelques livres après Un Éclat de Givre, Estelle Faye retrouve Chet, son anti-héros chanteur errant dans un Paris baroque et délavé, soumis non plus à la canicule mais à une interminable averse de printemps. Chet ne sait toujours pas éviter les ennuis, et d'ailleurs en plus de les attirer, il les inspire. On l'a vu dans tel lieu sordide où à l'opéra commettre des atrocités, alors qu'il était à l'abri d'un bar à chanter aux côtés de son fidèle Damien.


Un Reflet de lune maintient le sortilège de cette ambiance langoureuse et décadente du premier opus (qu'il ne faut pas nécessairement avoir lu pour apprécier celui-là). Il faut accepter de se laisser aller au rythme de la Seine bourbeuse pour profiter de la prose souple, parfois syncopée qui narre les mésaventures de Chet, qui décidément se trouve souvent au mauvais endroit au mauvais moment.


Je regrette simplement une chose, c'est le cliché du méchant défiguré, qui aurait gagné à être plus subtil.

Un grand merci à l'ami qui m'a offert ce livre numérique!


TW: viol, violence, éléments d'horreur corporelle.


Une liseuse montrant la couverture du livre, sur un fond sombre. Des fleurs blanches la surplombent, en partie hors-champ et floues.

Le Mont Crépitant, de Dazai Osamu 太宰 治 · 1945 (1997)


C'est d'abord la couverture de ce livre qui m'a tapé dans l'œil. Ce qui tombe bien, puisque je voulais découvrir d'autres auteurs japonais que les géants Kazuo Ishiguro et Haruki Murakami.


Le Month Crépitant est un recueil de réécritures de contes populaires, dont le récit est enchâssé dans celui d'un père racontant ces histoires à sa fille alors qu'il s'abritent de raids aériens en 1945. La voix du narrateur intervient souvent dans les histoires pour les commenter, en proposer des alternatives et des interprétations, ce qui personnellement m'a beaucoup dérangée, surtout dans le récit du milieu où le narrateur ajoute à la cruauté envers l'animal au coeur de l'histoire, une interprétation assez mysogyne.

J'ai en revanche particulièrement apprécié ce procédé dans la première nouvelle : le narrateur y lit un livre pour enfants, et complète les interstices entre les lignes du récit pour y introduire une histoire de son invention, ce qui transforme la portée du texte initial sans que celui-ci ne soit modifié. J'ai trouvé cela très malin! Je conseillerais ce recueil aux amateurices de contes de fées, mais j'ai vraiment regretté que les histoires utilisent la cruauté envers les animaux comme recours narratif si fréquent. A garder en tête.


TW : cruauté envers un animal, mort d'un animal.


Une main blanche tient le livre au-dessus d'un carrelage de tomettes brun-rouges. La couverture montre la surface d'un étang saupoudrée de feuilles d'érable, sous laquelle on distingue un poisson.


Il est grand temps de rallumer les étoiles, de Virginie Grimaldi · 2018


D'habitude, je n'offre que des livres que j'ai lus. Mais j'ai acheté celui-là pour ma mère parce qu'on avait ri toutes les deux (et un peu pleuré aussi) au journal du confinement de l'autrice sur Instagram. Je lui ai laissé la première lecture, et elle m'a divulgâché quelques blagues qui nous ont filé des fous rires à toutes les deux. Alors bien sûr, ce n'était pas aussi drôle de lire cette histoire d'une mère emmenant ses deux filles en road-trip à travers la Scandinavie, sans le prisme de son enthousiasme, mais j'ai quand même passé un bon moment. Après quelques semaines, il ne m'en restera pas grand-chose.


TW : violence conjugale, meurtre d'un animal, mort d'un parent, crises d'angoisse, harcèlement scolaire.


Une main blanche au vernis rouge foncé tient le livre ouvert sur un carré d'herbe piquetée de pâquerettes.


Le Livre du thé 茶の本, d'Okakura Kazukô 岡倉天心 · 1906


Cet essai a été écrit par Okakura Kazukô en 1906 comme une introduction à la culture asiatique, et en particulier à l'art du thé, à destination d'un lectorat occidental. En ce sens, c'est un petit livre très pédagogique et accessible, qui présente les fondements des philosophies asiatiques à travers l'exploration du cha-no-yu, la cérémonie du thé. L'auteur ne prétend pas être un maître du thé, mais c'est peut-être pour cette raison qu'il est bien placé pour parler à son lectorat. J'ai beaucoup aimé cette découverte culturelle à travers l'histoire d'une boisson que je consomme tous les jours. C'est un livre que j'avais tenté de lire il y a des années mais que j'avais abandonné parce que je n'étais pas prête à lire un essai de ce type. Cette fois-ci je l'ai trouvé étrangement apaisant.


Le livre est posé debout sur une table, à côté d'une tasse délicate et de sa soucoupe. Le mur blanc derrière est craquelé.

Les Nuages de Magellan, d'Estelle Faye · 2018


Si lire ce livre deux fois la même année n'est pas un signe de mon amour pour lui, je ne sais pas quoi faire d'autre. C'était un favori il y a six mois, et c'est toujours un favori aujourd'hui! Ces pirates queers dans l'espace me font rêver. En réfléchissant, je n'ai trouvé aucun avertissement de contenu pour ce livre, et en plus il propose une représentation variée avec une héroïne noire lesbienne et pas mal de diversité.


Le livre, à la couverture dans des tons de bleu et de violet, et posé sur une chaise ancienne devant un mur blanc.


Crooked Kingdom, de Leigh Bardugo · 2016


Je regrette un peu que ma capacité de concentration n'ait pas été à son meilleur quand j'ai lu ce livre, mais je l'ai quand même adoré. Après avoir fini Six of Crows, je n'avais qu'une hâte : retrouver ces personnages qui ont désormais en leur possession un morceau de mon cœur. Crooked Kingdom est la suite parfaite du premier volume : les enjeux sont encore plus élevés car l'équipe de Kaz se bat non seulement pour leur boulot mais aussi pour ce qui leur tient le plus à cœur. C'est un livre bourré d'action mais qui ne s'interdit pas de se faufiler jusqu'au cœur de ses lecteurices pour le leur briser. Oui, j'ai versé une larme. Oui, ça faisait longtemps.


Rep: différents personnages gays, bi et aromantiques / asexuels, un personnage handicapé, des personnages noirs et asiatiques.


CW : viol, torture, relation toxique entre un père et son fils (équilibrée par une autre très belle relation père / fils).


Une liseuse montrant la couverture du livre, sur un fond sombre. Des fleurs blanches la surplombent, en partie hors-champ et floues.


Le Secret de Lady Audley, de Mary Elizabeth Braddon · 1862


Quand j'ai demandé des conseils lecture sur Instagram pour mon anniversaire en avril, @booksfromfangorn a gentiment suggéré ce classique. Hourrah pour les livres gratuits sur liseuse! J'aborde souvent les classiques avec méfiance, car je les trouve souvent ennuyeux et difficiles à lire. Celui-ci a retenu mon attention, et je suis heureuse de l'avoir lu.


Le Secret de Lady Audley est un livre à mystère avec une pointe de gothique et de féminisme. Il baigne certes dans les préjugés et les discriminations de son temps, mais il offre aussi une vision nuancée tout à fait bienvenue. Par exemple, il place la beauté féminine sur un piédestal, mais interroge le lien entre beauté et valeurs morales. Il raconte l'histoire de personnes privilégiées, mais inclut aussi un couple de personnages pauvres (dont le traitement littéraire laisse à désirer, mais mérite d'être noté).


Au cœur de l'histoire se trouve la disparition mystérieuse du meilleur ami d'un avocat, peu après son retour d'Australie : se peut-il que la disparition soit liée au mariage d'un vieux lord avec une jeune et jolie gouvernante? (Je préviens que les moments consacrés à ce mariage sont très inconfortables, avec le lord qui désigne sa femme comme son enfant.) L'autrice trouve un équilibre entre les préjugés de l'avocat envers les femmes, et le point de vue de la jeune lady qui compte pour la moitié de la narration. Le suspense ne dure pas forcément longtemps pour un lectorat moderne, mais c'est le genre d'histoire dans laquelle certains indices-clés ne sont révélés qu'à la toute fin, de sorte qu'on a une vue d'ensemble seulement au moment de la révélation finale.


Finalement, ce n'est peut-être pas un nouveau livre favori, mais je l'ai apprécié et je le recommenderais avec la mise en garde mentionnée ci-dessus.


Une main blanche aux ongles vernis en bleu foncé tient une liseuse affichant la première page du livre devant un escalier en marbre.
 

Pour des avis plus fréquents sur mes lectures, je vous invite à aller faire un tour sur mon compte Instagram (il n’est pas obligatoire de s’inscrire) : https://www.instagram.com/mariebreta/


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