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Photo du rédacteurMarie B.

Bilan lecture - Octobre 2021

Tout un mois à lire des livres de bibliothèque, ou presque? Episode 2! Ce mois-ci, j'ai lu beaucoup de petits formats, et parmi eux j'ai découvert un nouveau favori que je me suis empressée de relire avant de devoir le rendre. Côté Robin Hobb, j'ai entamé la série des Aventuriers de la Mer, que je n'avais lu qu'une fois auparavant (vous pouvez retrouver le défi #OneHobbAMonth sur Instagram).


Ormeshadow, de Priya Sharma · 2019 (2021)


Ce livre fait le lien entre Thomas Hardy et la fantasy. On peut le lire comme le récit historique d'un fermier avec une touche de réalisme magique, ou comme de la fantasy avec des racines fermement plantées dans l'Histoire. La plupart du récit tourne autour de Gideon, un garçon qui rêve d'une légende certainement destinée à rester une légende. Quand son père lui parle de leur ancêtre Gideon, celui qui a amadoué un dragon, la graine de la légende propulse une pousse à travers la terre et vers les airs. Mais cela reste peut-être un effet d'imagination. C'est en grande partie aux lecteurices de décider : j'adore quand une histoire laisse de la place à celleux qui la lisent.


CW : douleur et mort d'animaux.


le livre es tposé sur une table en bois à côté de feuilles séchées, avec un tissu à motif en arrière-plan.

Derniers Jours d'un monde oublié, de Chris Vuklisevic · 2021


Voilà un roman sous le signe de Janus, tourné à la fois vers le passé et vers l'avenir. On y découvre Sheltel, une île dont les habitants se croient les seuls rescapés d'une catastrophe naturelle mondiale. Or l'histoire s'ouvre sur l'arrivée d'un bateau de pirates en quête de vivres et d'eau douce.


L'autrice, Chris Vuklisevic, compose un roman polyphonique complexe sans être confus, porté par une prose efficace mais élégante. Elle déploie une belle galerie de personnages variés, mettant les femmes au cœur de son récit : sa société n'est ainsi pas sexiste, mais elle n'est pas exempte non plus de violences sexuelles (voir les avertissements de contenu ci-dessous). C'est une lecture qui m'a intriguée et emportée, et même si au final je n'ai pas ressenti d'attachement émotionnel, je sais que de cette histoire pourra plaire à un grand nombre car elle est bourrée de qualités.


CW : inceste (mention), mort d'animaux, violence sexuelle, torture, guerre, feu & brûlures.


Rep : je m'en mords les doigts mais je n'ai pas noté sur le moment et je ne suis plus sûre... Il me semble qu'il y a une relation femme-femme.


le livre est posé sur une table en bois à côté d'une boussole dorée et de fleurs séchées.

Le Temps Fut, de Ian McDonald · 2018 (2020)


Quel est un thème que vous adorez retrouver dans vos lectures?


Je ne résiste pas à une bonne histoire de voyage dans le temps, en particulier quand il est question de sentiments plutôt que de science. Quand mes yeux sont tombés sur la 4e de couverture du Temps Fut, un crayon imaginaire a coché plein d'items que j'aime : vieux livres et librairies, thème queer, voyage dans le temps. Et l'histoire a satisfait toutes ces attentes. Je l'ai fini les larmes aux yeux, avec la sensation satisfaite d'avoir lu une histoire puissante, même si elle est courte.


Rep : personnages gays.


CW : guerre, crimes de guerre, viol, mention de HP.


le livre est posé sur une vieille radio, en grande partie coupée par le cadre, sur un fond blanc. Le coin d'un tableau de paysage enneigé apparaît dans le haut de l'image.

Madame Pamplemousse et le Café à Remonter le Temps, de Rupert Kingfisher · 2009 (2012)


L'arrêt suivant dans ma découverte de la littérature jeunesse a été ce livre que j'ai découvert en rangeant la section correspondante de la bibliothèque. Je cherchais justement des livres traitant de cuisine et de magie, ce qui est exactement le thème de celui-ci. Le premier tome n'était pas disponible, donc j'ai dû commencer avec le 2, ce qui m'a posé quelques problèmes pour comprendre ce qui s'était passé dans le 1. Dans l'ensemble, c'est une aventure amusante, mais qui va bien trop vite à mon goût. Je dirai qu'elle est adaptée aux enfants entre 8 et 10 ans. On y trouve des voyages dans le temps, du café qui n'est pas vraiment du café, et un plan diabolique pour éradiquer la culture et le divertissement de la ville de Paris où se déroule l'histoire. Il m'a semblé que l'auteur essayait de faire de la jeune fille l'héroïne de l'histoire, mais elle ne faisait pas le poids face à Madame Pamplemousse qui est la véritable protagoniste (dans le sens de "celle qui fait avancer l'histoire"). Ca a généré un peu de frustration, mais rien de dramatique. Bref : une histoire mignonne sur l'importance de l'émerveillement - et de la gourmandise.


CW : violence policière.

le livre est ouvert à la page de titre. Quelques fleurs et tranches d'orange séchée sont parsemées dessus.


Ship of Magic, de Robin Hobb · 1998


La première fois que j'ai lu la série des Aventuriers de la Mer, j'étais déroutée par la complexité de l'histoire et à quel point elle était différente de L'Assassin Royal. Je connais plusieurs lecteurices qui ont préféré les Aventuriers pour sa diversité, et je comprends tout à fait, mais j'ai toujours ressenti un attachement plus profond au duo Fitz-Fou. Cependant, relire les Aventuriers de la Mer m'a fait prendre conscience de la splendeur de ce livre. Oui, il est complexe, mais je l'ai bien plus apprécié en retrouvant mes marques dès les premières pages, les personnages et les indices que je n'avais pas saisi jusqu'alors. Je n'avais pas non plus remarqué à quel point ce gros volume de 800 pages traitait principalement de l'esclavage. Oui, c'est évident, mais la première fois j'étais tellement concentrée pour comprendre ce qu'il se passait que cet aspect avait échappé à mon attention.


CW : mort d'animaux (massacre de baleine décrit abondamment - je saute toujours ce passage), esclavage, pensées suicidaires, relations toxiques, auto-mutilation.


le livre est posé debout près d'un petit flacon en verre sombre tenant des fleurs séchées. Des piles de livres de Robin Hobb occupent l'arrière-plan.

L'Homme qui mit fin à l'histoire, de Ken Liu · 2011


Ce livre est très court, mais c'est sans doute l'une des lectures les plus denses et les plus lourdes que j'ai faite cette année. Il comporte des descriptions absolument horrifiques de tortures et de crimes de guerre, donc ne faites pas comme moi, vérifiez bien les avertissements de contenu listé plus bas avant de vous y aventurer. Je n'y ferai pas explicitement référence dans ma chronique, mais j'aurais aimé qu'ils soient indiqués au début de livre.


L'Homme qui mit fin à l'histoire est un petit livre absolument fascinant à bien des égards. Il s'agit de la transcription d'un documentaire télévisé fictif en juxtaposant des entretiens, des voix off et des descriptions textuelles d'images ou de vidéos présentées à l'écran. Cette distance apparente aide à raconter les atrocités commises durant la guerre entre la Chine et le Japon dans les années 1930, mais aucune distance n'est suffisante pour faire passer les horreurs des camps japonais. Le fait le plus glaçant est peut-être que la plupart des descriptions présentées ici sont tirées de sources historiques et n'ont rien de fictif, bien que ce livre soit présenté comme de la science-fiction.


L'idée de départ est qu'une physicienne nippo-américaine et un historien sino-américain ont développé un outil pour être témoin d'évènements historiques comme si on était transporté dans le temps et l'espace. A partir de là, le documentaire se concentre sur les problèmes éthiques et philosophiques soulevés par cette découverte, étant donné que l'historien décide de donner cette opportunité aux familles des victimes plutôt qu'à des érudits, et que chaque "voyage dans le temps" détruit la possibilité de visiter la période historique concernée une seconde fois.


On pourrait parler pendant des heures de ce petit livre. Je ne peux m'empêcher d'en souligner un grand défaut, quand même : une fois de plus, l'auteur est déterminé à minimiser le rôle des femmes, comme il l'avait déjà fait dans La Grâce des Rois. A commencer par le titre lui-même : l'homme du titre est l'historien, mais sans la physicienne l'expérimentation n'aurait pu avoir lieu. Ensuite, la forme du documentaire implique que tout soit présenté de manière très neutre. Alors pourquoi la description en italique de la physicienne commente son apparence physique et sa beauté?? Cela n'avait rien à faire là, et pourtant c'est la première phrase du livre. Cela me dépasse. Certes, après La Grâce des Rois j'avais annoncé ne plus lire Ken Liu à l'avenir, mais L'Homme qui mit fin à l'histoire m'avait été chaudement recommandé et avait l'air trop intéressant pour passer à côté. Ce qu'il est, sans aucun doute.


CW : descriptions détaillées de viol, violence sexuelle, torture et mutilation.


une main blanche tient un exemplaire du livre devant une bibliothèque.

Madame Pamplemousse et la Confiserie Enchantée · 2010 (2012)


Le troisième volume des aventures de Madeleine et Madame Pamplemousse est tout aussi sucré que le précédent. Cette fois, le danger vient de bonbons qui cachent un cœur sombre. J'ai bien aimé comment ce livre mêlait à nouveau des éléments fantastiques avec des problèmes très terre-à-terre, ici le harcèlement à l'école. Une fois de plus, j'ai trouvé Madeleine plutôt passive pendant la plus grande partie du toman, mais elle gagne en indépendance vers la fin, ce qui fait plaisir. Quelque chose m'a gêné un peu avec la narration, que j'ai trouvé assez décousue, mais rien de terrible.


CW : harcèlement scolaire.


le livre est ouvert à la page de titre. Quelques feuilles d'eucalyptus séchée sont parsemées dessus. Des couverts en bois sont posés à côté.


Sorcery of Thorns, de Margaret Rogerson · 2019 (2020)


Dans cette aventure très livresque, on rencontre Elizabeth, une gardienne en formation qui voit les frontières de son petit monde bien rangé s'effondrer quand sa bibliothèque chérie est attaquée par un monstre jusque là prisonnier des pages d'un livre. Bien qu'elle se débrouille pour le vaincre et s'en tirer en vie, tout change soudainement. La bibliothèque n'a plus personne à sa tête, Elizabeth est soupçonnée de sombres intentions et elle doit prouver son innocence à la capitale.


Voici une histoire amusante et enlevée, avec un sous-texte plutôt féministe. J'ai regretté que la formation de l'héroïne n'apparaisse pas plus dans l'histoire : on nous dit qu'elle a été formée à devenir gardienne dans une bibliothèque, mais l'attention est tellement portée sur ce qu'elle ne connaît pas et qui est mystérieux, que je n'arrivais pas à comprendre ce qu'elle avait appris jusque là. Il y a aussi une romance assez cliché avec un homme sombre et torturé, mais elle n'allait pas trop vite. Ce qui m'a le plus dérangée, c'est quand le démon sans cœur dit qu'il n'est pas intéressé par le sexe, ce qui est une orientation sexuelle tout à fait humaine trop souvent accolée à des psychopathes et des êtres maléfiques. Il y avait aussi le cliché maladroit de la beauté liée à la peau la plus pâle possible.


Dans l'ensemble, si vous pouvez passer outre certains clichés (du genre "elle relâcha le souffle qu'elle avait retenu inconsciemment"), c'est un page-turner avec une héroïne qui sait ce qu'elle veut.


Rep : personnage secondaire (important) bisexuel, personnage secondaire aveugle.


une main blanche tient un exemplaire du livre devant un buisson à feuilles vert sombre et petites baies rouges.


Personne ne t'a demandé d'écrire un roman, d'Alison Lurie · 2019 (2021)


Ce livre est un recueil réjouissant de courts articles publiés dans différents magazines, et qui couvrent des sujets aussi variés que le sexisme dans les universités amérivaines, les tabliers de cuisine et les fermetures éclair. Si cela vous tente de lire de courts textes écrits par une dame qui n'a pas peur de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, je vous le recommande!


Une main blanche tient ouvert un exemplaire du livre sur un plaid blanc partiellement couvert d'un pantalon en tweed, à côté d'une bougie.
 

Pour des avis plus fréquents sur mes lectures, je vous invite à aller faire un tour sur mon compte Instagram (il n’est pas obligatoire de s’inscrire) : https://www.instagram.com/mariebreta/.


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